1963 Chez Jacques Hélian

1963

    Les premiers concerts pédagogiques...

de Raymond Fonsèque

Concert AMJ à Chateau Chinon.   

16 janvier : A ma connaissance ces nouveaux types de concerts aux cachets de 10NF+50f d'essence ont dû avoir lieu vers la fin 62 toujours sous la direction de Raymond.

A l'époque, le côté "académique" ne plaisait pas à tous les musiciens... Suivre un programme bien défini à l'avance avec explications entre les morceaux, tendait à paralyser la dynamique progressive de ce type de concerts. Nous n'étions pas face à des amateurs de Jazz mais devant des élèves musiciens "classiques que l'on était chargé d'initier.

     Raymond devait choisir des jazzmen polyvalents dans plusieurs styles, "tout terrain" disait-on ! : Raymond au trombone pouvait jouer aussi bien dans les styles de Kid Ory (New-orléans) ou de Jay Jay Johnson (be bop). Ivan Julien à la trompette pouvait jouer Louis Armstrong et Dizzy  Gillespie. Francis Wess à la clarinette pouvait jouer dans le style de Jimmy Noone (cl) et de Stan Getz avec son ténor. Jean Martin le batteur, jouer Sidney Cattlet ou Shelly Manne et moi-même à la contrebasse : de Slam Steward qui doublait ses chorus en les chantant 1 octave ou 2 au dessus et mon idole Ray Brown. (par contre, je n'ai jamais apprit à "slapper"... Il me manquait donc le tout début !.)


" Keur-Samba" reprend. (voir la page précédente)

Mi-janvier 63, L’orchestre cubain a changé, c’est celui de Don Gonzalo Fernandez, arrangeur et fabuleux flûtiste. C’est avec Gonzalo que je vais m’initier petit à petit à la basse cubaine. Un soir, je m'apprêtais à partir pour "Keur Samba", son vieux bassiste m'appelle chez moi, Place d'Aligre (12e) : " soy infermo esta noche"… (suis malade ce soir). Il a fallu que j'assure dans les 2 orchestres, sans arrêt de 9h 30 jusqu’au petit matin et pour 2 cachets de 50 NF ! Dur, très dur !


Le "tumbao" partie basse des montunos...

L’initiation à la basse dans les montunos n’était pas toujours une partie de plaisir, aussi, au bout d’un certain temps, la fatigue aidant, je sortais vraisemblablement du "tumbao" sorte de "rail rythmique". C'est alors qu' Humberto Canto, chanteur aux congas, se tourna vers moi, et, tout en continuant à jouer, me chanta la mise en place de la basse par rapport au piano. (La 1ière basse étant une croche placée sur la 2ième partie du 2ième temps et la 2ième étant sur le 4ième temps, noire reliée au 1ier temps de la mesure suivante… Les cubains l'appellent : le poncho ! Il n'y a rien sur 1er temps sinon le 4ième temps qui continue sa résonance!  Pas si simple… essayez les bassistes de jazz …!)


Impasse au Conservatoire ?

C’est également, en montrant ces partitions de basse cubaine à mon prof de solfège au Conservatoire de Versailles, que je découvris l’inutilité de continuer plus avant ma 3e année de cours… Mon prof se refusait de m'aider à lire les partitions de basse que me donnait Gonzalo ! Alors que l'on commençait à apprendre la clé d'UT 3ième, ce qui m'aurait été parfaitement inutile !


"Mouvement" à Keur Samba

A "Keur Samba", quelques éléments de l’orchestre de Jazz ont changé, Jacky Césaire est entré chez les Cha-Cha Boys, remplacé par le très fin Charles Saudrais. Marcel Canillard prend la place d'André Ross "Cousin" au ténor, André Busu, le marseillais est à la guitare et moi à la guitare basse. Le chanteur Klay Dunglas, lui, madisonne tous les soirs. Mon copain kabile : Jacques Noureddine, 1er prix de sax alto et Jackie Castan pianiste de Fabrègues (34) sont toujours là. Ce groupe restera le même jusqu'à la fermeture de Keur Samba au 1er mars 63.


19 janvier 63, Au Pavillon d'Armenonville  (Cachet 120NF). Je remplace le bassiste cubain de Gonzalo, fier d'être demandé, mais la trouille de me décaler dans le fameux "tumbao" ! En février, le bassiste cubain se faisait de temps en temps "porté pâle", mais, jouer de 9h 30 sans arrêt jusqu'au petit matin n'était pas une solution, à l'époque on manquait de bassistes sachant jouer le cubain…


Une proposition incroyable...

Février 63.  Pierre Neubauer contrebassiste de l'orchestre "Jacques Hélian" me téléphone : "J'ai besoin d'un remplaçant pour entrer chez Richard Anthony est-ce que l'affaire Hélian t'intéresse ? - Mais, je ne lis pas à vue… - Ça n'fait rien, tu n'as que deux entrées à faire à l'unisson, en duo avec le baryton, il suffit que tu les apprennes par cœur… ensuite, si tu conviens au batteur : René Nanc'est dans la poche."

Quelque jours plus tard, près m'avoir envoyé les partitions des 2 morceaux concernés, et, les ayant sous le nez, il me chanta au téléphone ces fameuses introductions de "Mickael est de retour" et de "Chariot", cela me parut simple. Cette offre tombait à pic, la fermeture de "Keur Samba" était dans l'air… La perspective de jouer chez Jacques Hélian était pour moi un symbole de réussite musicale. Depuis l'âge de 15 ans, je sélectionnais le passage de ses disques à la TSF. Jean Marco et Yves Montant étaient nos idoles !


Composition du "big-band" d'Hélian

Chez Hélian, à l'époque, la section de trompettes comprenait Pierre Bergeret : 1ier trompette, Yvan Jullien : 2ième trompette et soliste. Pierre Brissot : 3ième trompette  et  (x) Morgat : 4ième trompette. Du côté des saxs : Jean Aldegon (Poppie) était 1ier alto leader et soliste, Bob Garcia (de Toulon) : 2 ième ténor et soliste, Jacques Melsen était au 3ième alto et Pascal Perrin au Sax baryton et violoniste de surcroît. René Nan était à la batterie. Cet excellent batteur, au caractère trempé, avait l'aplomb de transformer toutes les marches populaires du genre "Ah si j'étais resté célibataire" en samba de carnaval ce qui me rappelait Ney de Castro à la "Grande Séverine".

Jacques Hélian qui en avait vu d'autres ne pipait pas ! Mon copain André Busu était à la guitare. Le Chanteur était Fred Arvet et l'animateur clown : Marco Rizzi. Les chanteuses : "Les Hélianes", comprenaient : Claudine Meunier, Nicole Gaudel et Margaret Hélian, fille du chef. A cette époque, la section de trombones avait été supprimée.


Premier concert à Bruxelles... 

23 février 63. Ce jour restera pour moi un grand jour… Je me trouve débutant dans une grande formation... A Bruxelles, on doit animer une grande soirée israélite dont l'invité d'honneur est Sacha Distel. J'étais mort de trouille ne connaissant aucun des morceaux joués autre que "Chariot" et "Mikaël ".

L'épaisseur des répertoires aux partitions, pour chacun des musiciens, dépassait les 4 centimètres ! Chaque partition avait son numéro. A la fin d'une série de 4 morceaux, Hélian annonçait la suite : 52, 48, 23, 75 . Le temps de coucher ma contrebasse sous l'œil goguenard de René Nan à côté de moi et les 1ières mesures du "52" démarraient ! J'ai vite compris qu'il fallait que je joue d'oreille.

René Nan, lui, étant dans l'orchestre depuis plusieurs années, connaissait tout par cœur, il ouvrait quelques partoches pour des arrangements de Jazz bien spécifiques tel que "Milestone" où il devait souligner les mises en place particulièrement difficiles des trompettes. A la fin, il se déchaînait sur un solo de batterie ad libitum… où la reprise en "tutti" n'était pas toujours évidente pour J. Hélian qui semblait quelquefois un peu dépassé par les chorus époustouflants de René. C'était évidemment beaucoup plus difficile que "Fleur de Paris", l'indicatif toujours en vigueur depuis 1948 !

En ce qui me concernait, mon répertoire était déjà ouvert sur "Chariot". Quand j'ai entendu son numéro, j'étais déjà prêt. Je devais jouer à l'unisson avec le sax baryton, situé à 10 m de moi, à l'autre bout de l'orchestre... Et nous devions attaquer ensemble : c'est parti … Ouf !, mon intro était correcte. Jacques Hélian m'a regardé avec un petit sourire complice : gagné !

Restaient les séries en quintet de jazz avec le fabuleux ténor Bob Garcia émule de Stand Getz avec "Popie" Aldegon dans le style Johnny Hodges, Yvan Julien dans celui de Dizzy Gillespie et arrangeur de certains morceaux et René Nan aux tambours. Là, je connaissais tous leurs standards, j'étais à l'aise. Quel plaisir de jouer avec un batteur comme René : quelle mise en place… La série de tangos était assurée par Bob Garcia excellent joueur de bandonéon qui accompagnait Pascal Perrin prix du Conservatoire de Paris de violon ! Au sax baryton sa fonction était "d'asseoir" la section de saxs.


A Hilversum en Hollande (pour deux télévisions).

Le 26 février 63. Un remplaçant était à la guitare : André Salvador. Aussi drôle que son frère Henri, il avait le sens du gag. Devant les caméras, à chaque nouveau morceau, les premières mesures des intros se cassaient la gueule. J. Hélian , l'air furieux stoppe l'orchestre ! De son côté, la caméra filmait en gros plan les doigts d'André complètement emmêlés dans les cordes de sa guitare…, il tirait… tirait…. On était tous mort de rire.!

Evidemment, André avait prévu tous ses gags avec la complicité bienveillante d'Hélian et du caméraman. Mais, aucun de nous n'avait été mis au courant ! C'était ça, l'esprit Jacques Hélian : un orchestre qui s'éclate aux yeux du public !!


L'orchestre Hélian : une entreprise.

A l'époque, ses musiciens étaient payés sur un tarif de base de 180F par concert, certains musiciens "piliers" de l'orchestre depuis des années avaient 220F. A la fin de chaque gala, on avait une fiche de paie sous forme de vignette. Bien plus tard, au moment de préparer ma retraite, j'apprendrai à l'ANPE d'Auxerre que ces fameuses vignettes ne m'avaient donné droit qu'à la sécu, elles ne pouvaient nullement entrer dans le calcul de ma retraite… Plus de 150 d'entre elles sont ainsi parties à la poubelle ! Les organisateurs de spectacles de l'époque n'avaient jamais cotisé ! 

A l'époque, le système des intermittents n'existait  pas !


  Le 2 mars 63, on est à Versailles, le 9 à Ronchin dans le Nord, le 10 à Maubeuge, le 16 à Roanne, le 17 au Puy, en Auvergne. Le 14 et le 20, on enregistre 4 chansons dont  "Janick Aimée" sur un disque 45 tours, (cachets 80f).  Le 23 mars, on est à Hirson dans l'Aisne, le 24 à  Aiguerande dans le Berry et le 30 mars au gala des "Bâtons blancs" à Tourcoing.

Pour les galas dans cette région, J. Hélian nous avait gentiment rappelé : "Dans le nord, attention, pas de canards ! les "chti's" ont des oreilles, ils ont de très bonnes harmonies dans le moindre village… on doit être au top! " Ce rappel était, je crois, particulièrement adressé aux trompettes qui aimaient bien la bonne chère et surtout bien arrosée… Pour tous ces concerts, l'orchestre avait rendez-vous à la Concorde, à l'époque on pouvait encore y garer sa voiture…


En semaine, je continue de faire des concerts pédagogiques AMJ avec Raymond Fonsèque. Le 6 mars à Argentan en Normandie et le 13 mars à Côsnes dans la Nièvre avec Yvan Julien, (tp), Michel Attenoux (ss et as), Maurice martin (dms) et Eddie Bernard (p).


27 Mars 63 :  Concert des "T4"  de Raymond Fonsèque  au Festival de Caen : (4 trombones avec rythmique dont j'assurais  la guitare.)


Concert de cloture a caen 4 63

 "Bœuf" de clôture du Festival de Jazz de Caen. Je me trouve sur cette photo en remplacement de Michel Gaudry qui devait jouer le soir même à Paris. J'ai découvert ce document sur internet. Merci à toi J.B. Mira !  Le nom du guitariste est Elek Bacsik .


En avril 63, L'orchestre J. Hélian joue le 5 à Grenoble et à Bourg en Bresse le 7, à Grey en Bouère en Mayenne le 21, à Bar sur Aube le 28, à Royan le 30 avril,  le 11 à Outarville dans le Loiret, le 22 à Ivetot en Seine Maritime et le 31 à Athis-mons en Seine et Marne.

J. Hélian nous annonce la signature d'une série de concerts dans un pays qui s'ouvrait à la culture de L'ouest : la Tchécoslovaquie.


Le 4 mai, entre les galas J. Hélian, je joue dans l'orchestre cubain " Los Palmeras" de Gonzalo Hernandez (fl) à la Mairie de Créteil (cachet 120F), puis accompagne le chanteur afro américain Clay Douglas au cercle Interallier Fb St Honoré avec Jackie Castan (p) et André Busu


Le 17 mai. En fin d'après midi, Michel Gaudry que je connaissais à peine pour l'avoir remplacé au "pied levé" au Festival de Jazz de Caen le mois précédent (voir plus haut), me sachant disponible, (pas de galas avec Hélian ce soir là..), Michel me demande de le remplacer le soir même au Blue-Note !

Cette proposition me tombe sur la tête ! Il précise : "Tu vas être dans le trio Gorges Arvanitas avec Lolo  Belonzi et puis ce soir Chet Baker sera là, en vedette ! " Je vais me retrouver avec les grosses pointures du Jazz... Là, j'avais l'impression de monter une grande marche.. Je connaissais peu  G.Arvanitas, juste un bœuf avec lui au "Caméléon" !


 Au Blue-Note...

22 heures... Pour rassurer le pianiste G.Arvanitas, je lui ai dit connaître tous les thèmes joués avec le quartet Chet Baker-Mulligan pour les avoir appréciés en 1954 au Théâtre des Champs Elysées puis écoutés en boucle depuis.

Georges a dû transmettre le message car tout s'est passé comme je le souhaitais... Chet Baker nous a donné une leçon de sagesse. Chet n'était pas là pour humilier le remplaçant bassiste, ni pour m'en mettre plein la vue, ce qui lui aurait été facile…. Quand les accompagnateurs sont à l'aise, ça swingue tout seul… Malheureusement, Chet, déjà "malade" avait perdu une ou deux incisives... Il a surtout chanté les thèmes et fait ses chorus en scat.


Prague (Tchécoslovaquie)

Du 24 au 27 mai : Dans un pays qui s'ouvrait petit à petit à la culture de l'ouest : trois concerts dans une salle immense, le "Sport Hall", devant 12.000 personnes. Ce fut un triomphe, la salle était pleine à craquer. A la sortie, des jeunes étudiantes cherchaient à nous rencontrer pour améliorer leur français… L'une d'elle m'a fait visiter le Vieux Prague. Cela nous changeait des galas à "Trifouillis les oies" ! Nous avons fait une télévision, ce qui m'avait le plus surpris, c'était la mixité "homme-femme" dans les métiers techniques de la télévision mais aussi dans les transports, les travaux publics … On n'était qu'en 1963 !

Prague helianDe gauche à droite : Les 2 hôtesses parlant français : Le chanteur Fred Harvey qui parle à Nicole Gaudel (chanteuse), derrière : Yvan Julien 2° trompette, Jean Aldegon (1er alto et chanteur), Jacques Helian, ?, Accroupi : Dino Rizzi : Clown et chanteur, ?, Margaret Helian, Jacque Melsen, 3° alto, André Busu (Guitare), Pierre Brissot (3°trompette), Pierre Bergeret (1°trompette), Claudine Meunier (chanteuse). x Morgat (4° trompette), Pascal Perrin (sax Baryton et violoniste, 1°prix de Paris..) Lulu Blot avec sa valoche. Le 1°ténor et soliste Bob Garcia se cache quelquepart !...derrière Dino ? Fred Harvey ?


Le 28 mai, au retour de Prague, dans un gala, j'ai le bonheur d'accompagner Jean-Pierre Sasson, excellent guitariste que j'allais écouter, admiratif, au Lavandou dans les années 50 !, j'aurais aimé être son bassiste plus souvent.


En juin 63, on est est à Toulouse (Ramier) pour 4 jours, à Vendôme dans le Loir et Cher, Bourg de Thizy dans le Rhône et Clamart, tout près de Malakoff ! , à Thorigny sur Vire dans la Manche, à Mouscron en Belgique et à Félines sur Minervois dans  l'Hérault.

Du 1ierau 5 juillet 63, on fait l'ouverture de "La Bourrine" à St Jean de Mont en Vendée avec Gilles Nicolas (dms), Jean Claude Weil (bj).

Du 6 au 9 juillet : Les concerts "Hélian"  vont assurer, pendant 4 jours le festival de Bollène dans le Vaucluse. Le 13 l'orchestre est à Montreuil.


 La "Tournée" Hélian.

Du 20 juillet au 1er septembre 63 Pendant 40 jours , le contrat annonce 30 concerts à 140 F. Les hôtels doivent être choisis par chacun des musiciens, sur place, les frais d'hébergement étant à leur charge. Il est prudent d'arriver en avance pour se loger. Jacques Hélian sait par expérience qu'une tournée en car pendant 40 jours avec chaleur et manque de sommeil, débouche invariablement sur des embrouilles…

Chaque musicien n'étant jamais satisfait de sa chambre allouée … La formule est des plus simples : c'est à chacun de se débrouiller avec ses 70ct payés au kilomètre. André Busu et moi, copains depuis le "Bidule" en 1957, et nouveaux dans l'orchestre feront les 7500 km de la tournée dans ma dodoche.


Le 20 juillet, on joue à Bonnat dans la Creuse, le lendemain, on est à Vielmur dans le Tarn, le 23 à Albi avec un repos le 24. Puis à Moissac le 25 dans le Tarn et Garonne, le lendemain à L'Isle en Jourdan dans le Gers, le 27 à Toulouse, les 28 et 29 à St Girons en Ariège et le 30 à Laurens dans l'Hérault.


Les 31 juillet et 1 août : quelques solistes : "Poppie" Aldegon, Bob Garcia, Yvan Julien et René Nan doivent se rendre au "Festival d'Antibes" rejoindre le Big-band de Jacques Danjean  pour 2 concerts. On les accompagne… la côte, de Sète à Antibes, je connais...

C'était sans compter sur le retour… Après le concert du 2ième soir, on a pris la route après minuit pour aller à Vichy où nous attendait le reste de l'orchestre ! La nuit en dodoche, dans le col de la République en plein brouillard… André Busu qui ne conduisant pas, dormait à poings fermés, j'ai cru que je n'arriverais jamais le lendemain à 17 h à Vichy. Le lendemain 4 août, on jouait à Meximieux dans l'Ain. On n'avait pas volé le repos du 5 au 9 août !


Le 10 août 63, la tournée reprend : l'on est à Charavines dans l'Isère, le 11 à Uzerche, en Corrèze, le 12 à Navarrenx dans les Basses Pyrénées, le 13 à St Jean de Luz sur la côte basque, le 14, le  15, le 16 et le 17 à Andernos,  à Mimizan, Cap Ferret et Arcachon dans les Landes, le 18, à Bommes en Gironde avec un repos pour le 19.


Les "Fêtes de Dax"

Du 20 au dimanche 26 Août 63. D'après les dires des autres musiciens, c'était une expérience à ne pas manquer. Nous avons fait 6 concerts en 6 jours, au milieu d'une foule bien abreuvée, déchaînée…

Dès l'indicatif final terminé (C'est u-ne fleur de Paris..), il nous avait été recommandé de remballer aussitôt et de mettre les instruments en lieu sûr… Pour tous ces concerts sur la Côte Basque ou dans les Landes, c'était quasi impossible de trouver un hôtel. !

Avec mon copain Busu et la dodoche, renonçant à chercher, on est allé finalement se coucher tous les soirs dans la forêt des Landes à une dizaine de kilomètres plus au nord. En empruntant un chemin forestier, loin de la nationale 10, en quelques secondes les deux sièges de la dodoche étaient retirés ! (J'avais prévu un système en planche pour "rattraper la différence de niveau du plancher).

André avait choisi la voiture pour y dormir et moi les fougères pour leur odeur. Loin du bruit : le pied …!


Pendant ces six jours à Dax, j'ai eu le plaisir d'accompagner les "Machucambos". Ils passaient en attraction au milieu de notre spectacle. Hélian est venu me demander gentiment si j'accepterais de les accompagner à la basse… Evidemment ! j'étais ravi, leur répertoire sud-américain me ramenait cinq ans en arrière : à "L'Etable" à l'Odéon avec Hugues Aufray...

Le 28 août 63. L'orchestre joue à Tautavel en Pyrénées orientales, le  28 à Port la Nouvelle dans l'Aude, le 29 à Vergèse dans le Gard et le 30 août à Mennetou sur Cher en Loir et Cher. La tournée prend fin.


Traditionnellement, en septembre, l'orchestre prend 3 semaines de vacances. Les mouvements de musiciens se font à cette période : Bob Garcia quitte l'orchestre (il y était depuis 1957 !). René Nan, son copain ne va pas tarder à le suivre… Raymond  Leblond, le nouveau ténor a toujours la fluidité et la sonorité "Stan Getz" chère à Bob Garcia . Hélian sait ce qu'il veut…


A la reprise des  concerts, les cachets reviennent au tarif de 180F. Le car "Hélian" nous attendra désormais Place de la Concorde.

Le 22 septembre.  L'orchestre est à Champagne sur Marais (Vendée), le 28 à Bray (Pas de Calais).

Le 5 octobre, à Mondidier (Somme), le 12 à Nancy, le 13 à Rosselange (Moselle), le 19 à Ambrières, (Mayenne), le 20 à Guingamp (Côte du Nord) et le 27 à Cambrai (Nord.)

Le 2 novembre, au "Bosc Roger en Roumois" (Eure), le 9 à Côsne (Nièvre), le 10 à Aix les Bains (Savoie), le 13 à Miramas (bouches du Rhône), le 16 à Châteauroux (Indre), le 17 à Valence sur Baïse (Gers), le 23 à Bourges, le 24 à Pont d'Ain (Ain), le 26 à l'Olympia à Paris et le 30 à Knocke le Zout en Belgique.

Le 1ier décembre, l'orchestre se produit à Contres (Loir et Cher), le 6 à Marseille, le 7 à Royat dans le Puy de Dôme, le 8 à Châlons sur Saône, le 14 à Marcilly les Buxy  (Saône et Loire). Les 20 et 21, on rejoue à Miramas (Bouches du Rhône) et à Rosières (Somme) pour la St Sylvestre. (Cachet de 240F).

Le 20 et 21 décembre, on rejouait à Miramas dans les bouches du Rhône et à Rosière dans la Somme, pour la st Sylvestre. (cachet de 240F).

A tous les amateurs de Jacques Hélian. Parmi tous ces concerts certains d'entre vous ont certainement pris des photos, j'aimerais en mettre quelques unes. "A vos greniers" comme disait J.C. Averty 

Merci d'avance.

Nota :

Tous ces détails précis concernant cette période de 1959 à avril 64 ont été notés au jour le jour par mon premier amour qui était à l'époque secrétaire de direction !  "Zizi, Merci de ton aide". Ces documents  sont parus dans le "Jazz Dixie Swing" n° 61, revue trimestrielle éditée par Francine et Raymond Fonsèque. Avec toute ma reconnaissance pour l'aide qu'ils m'ont apportée à la publication de ces documents.

 

Suite dans la page :

 

Au "Blue-Note"...

 

 

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