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83/84 Parenthèse "Martenot"

Parenthèse "Martenot"

puis, reconnaissance d'une méthode...

 

 

1983 : A Avallon (Yonne) : une nouvelle Ecole Municipale de Musique utilisant  méthode Martenot" était en création. Aussi son jeune directeur, vivement intéressé par nos concerts me demanda de faire une formation hebdomadaire en pédagogie "Martenot" avec Yves Klein à Dijon. C'était la  condition d'entrée en tant que prof de solfège à l'EMM d'Avallon.

Stage "Martenot" à Chenove près de Dijon

83/84  A ce stage, nous étions quelques profs de musique avec une vingtaine d'institutrices proches de la retraite ! Certaines d'entre elles, au fond de la salle amenaient leurs tricots... Un jeune prof de violon, comme moi passionné de pédagogie étions les seuls à poser des questions...

Chaque semaine pour obtenir une relaxation maximum, dès 8h, nous ouvrions le cour en dansant librement sur "Les Canons de Pachelbel" de Jean Sébastien Bach ! A 9h c'était la formation  musicale et de 10h à midi la pédagogie. J'ai trouvé cette partie passionnante.

Seul jazzman du groupe ! j'étais sollicité  par Yves Klein qui me demandait souvent de répéter une phrase chantée, je la lui répétais le mieux possible. Un jour, Yves prit alors les autres à témoin : " Vous entendez ? Philou ne peut pas s'empêcher de swinguer". C'était pour moi une découverte !!

Un autre jour, Yves nous a parlé des musiciens contemporains, je le site : "La Musique comtemporaine a un énorme handicap, on ne peut la présentir avant de l'entendre, on ne peut pas la chanter.."

Interloqué par cette remarque, je me souviens être intervenu : "C'est justement à cette époque que les compositions de Duke Ellington ont pris le relais au milieu des années 30 !! Dans ses thèmes, Ellington a ajouté cette pulsation de vie comme le faisait déjà le grand Louis Armstrong. Plus riches harmoniquement, les compositions d'Ellington universellement connues, sont toujours jouées.

Plus tard, lorsqu'il nous appris que "Le solfège à haut niveau détruisait le chant intérieur", je découvrais pourquoi les musiciens classiques étaient incapables de retenir une phrase écrite, sans la lire !! Et puis, aussi, cette phrase : "Improviser c'est puiser dans les provisions ! " et "Les provisions : c'est tout ce que l'on écoute passionnément..." Celà me semblait évident...

Yves Klein revenait souvent sur ce constat : "Aujourd'hui, on apprend avant de sentir, les enfants savent trop tôt avant de sentir ... à la pré- adolescence, il est déjà trop tard pour faire sentir... Avec "leur savoir", ils commandent leurs parents d'où les déséquilibres actuels...

A propos des  constats courants : "Doués et "pas doués" ?  : "c'est l'abandon du geste ou sa contraction."

Juin 84. Dijon : A la fin de ce stage Martenot, Yves Klein me confia :

" J’ai apprécié ta participation intense à mes cours tout au long de l’année et tes questions enrichissantes. Par contre dans le cadre de la  Pédagogie Martenot, je n’ai pas réussi à t’empêcher de "swinguer" lors des exercices qui doivent être neutres dans leur mise en place rythmique. Tu t’en es rendu compte… Aussi, je pense qu’avec ton expérience sur tes groupes d’enfants, tu devrais créer ta propre méthode." 

 J’en suis resté baba !


 

Expérience à l'Ecole Municipale de musique d'Avallon

 

1985 Avallon . Moi qui n'est jamais été un lecteur, je suis donc engagé comme prof de solfège grâce à mon stage Martenot. J'avais 2 classes d'une quinzaine d'élèves chacune... des CM2 et des 6ième. Certains d'entre eux avaient amené des illustrés, ils lisaient au fond de la classe et me laissaient tranquilles !

J'avais déjà entendu au Collège d'Avallon " Nous m'sieur : on préfère le foot !  j'avais tout de suite compris mon boulot ! Apprendre à chanter les notes sur la portée intéressait uniquement quelques élèves du premier rang. Embarrassé, je sorti ma guitare, j'ai du leur chanter Well all right (Un blues chanté de Jo William dans le big band de Count Basie). Silence ... " On va chanter ça ?... en anglais ? - Peut-être à la fin de l'année... ça dépend de vous..." J'ai dû aussi faire un test de justesse des voix.

D'autre part, mon groupe Ecole qui swingue venait de passer sur FR3 : Mes gamins y chantaient entre autre : "Un homme une femme" de Pierre Baroux et Francis Lai.

J'ai dû leur chanter la première phrase : "Com-me nos voix, ba da ba da, cha ba da ba da, chan-te tout bas, cha ba da ba da,...cha ba da ba da... ". Au bout de quelques secondes, j'ai repéré ceux ou celles qui chantaient très juste : peut-être : 4 ou 5... Je leur ai demandé de s'assoir ensemble afin de renforcer leur solidité. Ce qui rassure par osmose, les hésitants... La semaine d'après, ils se placèrent de la même façon : j'avais déjà gagné une manche. Restait à rajouter les 2 autres voix sur la même phrase accompagnée par les accords de la guitare : (la chanson est en La Maj7.)

J'ai certainement chanté moi-même la même phrase une tierce en dessous... (sur le Mi qui est la quinte de l'accord ). "Oh ! C'est beau m'sieur !"

- La semaine prochaine ce sera encore plus beau quand on rajoutera encore une voix sur cette même phrase..." (la tièrce : Do dièze). A la fin de l'année scolaire, on pouvait chanter à 2 ou 3 voix, 5 ou 6 chansons et même "Fiche le camp d'jack" ! accompagnées par des petites percus comme dans la vidéo FR3 Bourgogne

 

 

 

 

 

 

Photo : Carnaval à la Mairie d'Avallon.  Ier morceau : "Un homme une femme" Dans cette répétition enregistrée à Pontaubert, nous chantons à 4 voix (Je fais la fontamentale, le La (l'accord se compose ainsi : La  do# Mi  Si  (La7M pour le Jazzmen)


        

  Contact avec les "Editions Leduc"

Novembre 86. Lors d’un concert pour le congrès annuel des animateurs musicaux de la FNACEM où la prestation de l’EQS ranima, parait-il, la vieille querelle entre anciens et modernes, le directeur pédagogique  me conseilla d’envoyer une K7 de l’EQS à  Michel Crichton, directeur artistique des "Editions Leduc" . Rendez-vous pris, ce monsieur, dans un bureau chargé d’histoires, entre dans le vif du sujet : "J’ai écouté plusieurs fois votre K7.  Les thèmes que vous faites jouer aux enfants sont ahurissants de précision. Entendre des gamins  exposer en  swinguant sur des xylos des thèmes de Fats Waller, d’Ellington, des thèmes brésiliens comme Tico-ticoVous avez un truc ! c’est pas possible."

Dans un lieu proche du Palais Royal, de la Comédie Française et de la part d’un monsieur qui avait du rencontrer des illustres compositeurs… c’était irréel  -"Il faut que vous fassiez une méthode". dit-il ... "Il n'en existe aucune apprenant le swing aux enfants ! " Il me montre quelques méthodes de batterie éditées chez "Leduc". Je lui explique que dans ma campagne, j’ai regroupé des enfants à qui je donnais des cours particuliers en leur enseignant ce que je connaissais le mieux en musique, ce que j’avais vécu sur la scène..

Mr Crichton m'avait intrigué..." - Comment ça une méthode ?  - Ecoutez, mettez  sur un mur une grande feuille de papier, puis notez ce que vous leur apprenez la 1° semaine, puis la 2° puis la 3° et faites cela toute l’année. - Mais, je marche au pif ! - Justement, vous et les enfants allez faire des progrès, vous pourrez rectifier vos propres erreurs, elles sont inévitables… structurez, triez ce qui marche et ce qui ne marche pas, une logique pédagogique apparaîtra et revenez me voir dans 3 mois avec votre plan de travail."

A la fin de cet entretien, il ajoute :  "Vous savez,  j’apprécie votre répertoire, je suis le pianiste des Tin Pan's (Orchestre Dixieland).


Février 87 :  Michel Crichton  me présenta au batteur de jazz Arthur Motta qui travaillait au département  "SONOR"  lui-même géré par les  "Editions Leduc" : " Combien vous faut-il de xylophones ?, je n'ai que des  "SONOR"  ... Faites-moi une liste... !!

 


 

Suite dans la page :

 

1983-84 : Atelier musical d'Avallon

 

 

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