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Retour à Mexico

Retour à Mexico

Journal de bord de Francine

 

5 mai 69,  On débarque chez Louis et Mado.

Salut "! Dis donc, c'est  plutôt le bordel chez vous, ça doit être le bordel créatif... Louis ne répond pas ; debout au milieu des toiles, des peaux de chèvre, des tissus, des baguettes de bois, il jette sa bouteille de tequila sur le lit défait. On a bien été content de les retrouver, les deux défoncés d'Acapulco.

Parait qu'ils ont du partir en vitesse, un mexicain cinoque qui les poursuivait avec son flingue... Mais les histoires de Louis sont toujours embrouillées. Ils bossent dur en ce moment.

Une semaine dans un petit village avec des ouvrières à 2 pesos de l'heure (1 peso = 40 centimes), là-bas, c'est 1 peso l'heure.

D'abord couper la toile en rectangle, agrafer aux deux extrémités une baguette de bois, imprimer en la silhouette en orange, l'habiller en collant des tissus colorés et en découpant les cheveux dans les peaux de chèvre.

La semaine suivante, à Mexico pour vendre les gadgets dans les restaurants et les cafés de la Zona Rosa. Ils ont trouvé une piaule avec terrasse dans leur hôtel.


Notre futur impresario ?

Chez Louis, on a rencontré Bernard, un français qui se lance dans la carrière d'imprésario, parait qu'il a de bonnes connections. On lui a fait une audition dans un garage. Il a beaucoup de projets pour nous mais pas dans l'immédiat...

Il nous parle aussi d'un restaurant français... De sa part, on se pointe chez le patron des "Champs-Elysées : Monsieur Bouteille. Débarqué 20 ans plus tôt comme entraineur cycliste dans le tour du Mexique, il s'y est plu.

Il nous raconte qu'en France, après avoir fait faillite, il a décidé d'acheter une boutique de cycles à Chihuahua ; à côté des vélos, il ouvre un snack-buvette pour les sportifs et comme il vendait plus de sandwiches que de vélos... Il ouvre un restaurant. Gros succès.

Il prend la route de la capitale et ouvre "Les Champs-Elysées"  "Tout ça parce que ma femme faisait bien la cuisine... et c'est toujours elle qui supervise les 3 cuistots, goûte les sauces..." 

Philou, impatient, prend la parole : Nous sommes un duo de chanteurs... Bernard  nous a dit que vous pourriez être intéressé.  "

Moi ?, j'ai jamais dit que j'avais besoin de chanteurs. Enfin... je veux bien vous rendre service, je peux toujours vous prendre à l'essai, venez demain si vous voulez... - Mais il y a la A.N.D.A.... - Qu'est-ce que c'est que ça ? Moi je veux pas avoir d'histoire, débrouillez vous avec votre syndicat et revenez me voir si ça s'arrange.


On file à la A.N.D.A.

" Les Champs Elysées" ? - Non on ne connaît pas. combien  y a-t-il d'artistes mexicains là-bas ?- Mais aucun, c'est un tout petit restaurant... - Impossible, vous connaissez le règlement, 25% d'étrangers. - Mais il n'y a que nous ! - Ça fait 100 % - Mettez-vous à notre place, on a pas de travail, on trouve enfin un engagement et vous venez nous empêcher de travailler !

Bouteille, le patron du restaurant  est de moins en moins chaud. Pas question qu'il nous appuie, il veut rien savoir et retourne à ses cuisines. C'est clair, faudrait qu'on arrose le petit moustachu du syndicat. On va voir l'avocat de la A.N.D.A. " Comprenez  notre situation, nous sommes sans travail  et il n'est pas question d'engager d'autres musiciens puisqu'il n'y en a jamais eu auparavant, c'est un endroit d'ailleurs minuscule ".

Il réfléchit. Le petit moustachu est appelé dans son bureau ; il crie sa bonne foi, le règlement, il est furieux de ne pas avoir pu nous extorquer la "mordida" . On nous laisse seul. Ça ne fait que la 4ième fois que nous faisons la navette "Anda-Restaurant", chaque fois, un peu plus dégonflés.

Bouteille avait invité à bouffer gratis le petit moustachu. Après transmission et remerciements empressés, il n'est pas venu. Il attendait sa petite enveloppe. Le temps passe, Bouteille commence à dire que si ça tarde trop on ira se faire applaudir ailleurs.

L'avocat pousse la porte. "Entendu, nous fermons les yeux pour une fois à condition que le contrat n'excède pas un mois, non renouvelable."


Au "Champs élysées"

Bouteille est en train d'offrir le pousse café à une table de Français. La bonne franquette, c'est sa politique, saluer ses hôtes en tablier de cuistot. J'avale ma salive, tendue à l"extrême. trois semaines de bagarres, de "momentito" de mas tarde, de refus, de sourires, de manana et l'altitude qui remet ça...

" - Un mois... C'est tout ? mais ça m'intéresse pas moi ! La cigarette tremble entre mes doigts, je renverse mon café, je ne peux même pas le convaincre, si je parle je vais éclater en sanglots, déjà je sens un irrépressible tremblement.

Je descends les escaliers en courant, Philou attend en bas, toujours discret dans les moments difficiles, "Une fille c'est toujours mieux, tu leur fais un grand sourire..."

Brassens à tue-tête. On est en train de préparer les affiches pour le restaurant. On a maintenant 25 chansons et on doit enregistrer une bande pour Bernard. Ouais il est assez sympa, il a l'avantage de ne pas être Mexicain, ce qui facilite les rendez-vous.

Par contre, il veut nous faire abandonner les instruments et nous faire prendre des cours de danse ! Philou n'est pas d'accord, il dit qu'il va se retrouver tout nu sans sa basse et qu'on aura des emmerdes avec les musiciens qui nous accompagneront.

Il parle beaucoup Bernard, il manie de ces projets, veut nous envoyer une semaine à Caracas, rien que des télés, nous faire un disque. On en a tellement marre qu'on fait semblant d'y croire, on verra bien..


Ici aussi, c'est la saison des pluies, chaque jour à la même heure, il tombe une averse aussi brève qu'abondante. Puis, avec le soleil revenu, affalés sur le lit, dans la pénombre, on écoute les ritournelles des orgues de barbarie, les marimbas, les fanfares cabossées qui viennent quêter sous les fenêtres.

Tous les soirs, aussi pontuelle que la pluie, une vieille vient s'accroupir au coin de la rue pour faire frire des beignets dans l'huile brûlante ; attirés par l'odeur de la friture et de fumée de charbon de bois, des gamins lui jettent quelques centavos dans le creux  de ses jupes et s'accroupissent pour dévorer les sucreries dans ce petit resto improvisé, pas cher et pas dégueulasse.


Depuis 4 jours chez Bouteille...

Duo mexico 2

15 juin 69 : Le 1er soir tout le monde était inquiet ; nous, rouillés par un mois de démarches, "va-t'on faire l'affaire ? et Bouteille tout crispé qui allait de table en table pour prendre la température, un coin de son tablier dans la ceinture. (il ne nous a même pas entendus !).

"Pas trop fort, ça va gêner les clients !." Tellement soupçonneux qu'il nous injecte au compte-goutte, 3 fois 20 minutes, pas plus.

L'endroit est minuscule et plein tous les soirs, style petite auberge à la bonne franquette et à la bonne addition. Pour les répètes, une petite heure entre 3 et 4 à l'heure du ménage.

Les garçons nous passent l'aspirateur entre les jambes, veulent nous montrer des accords, demandent qu'on leur prête la guitare ou se plantent en demandant : "Et celle-là vous la connaissez ? ".

A part ça, on a la paix. Hier après midi, une table attardée par les interminables pousses-cafés nous fait appeler. On nous propose de  jouer pour un gal privé. Pourquoi pas ?

Au moment de parler des conditions, Bouteille prend son "client" à part, pour bien nous faire comprendre que les clients c'est sa propriété. "Ces petits jeunes-là, ils sont très bien, vous pouvez les avoir pour 80$, c'est à dire pour la moitié du tarif ordinaire.

"Bon, ça va, mais on veut la moitié d'abord." Devant ses amis le Mexicain sort ses billets bruyamment. " Rendez-vous demain à 14 h, je vous envoie le chauffeur." Le lendemain 2h, personne, 3h, 3h30... on s'en va ravis, on a gagner 40$ à rien foutre.


13 pub champs elysees


Aznavour a des problèmes...

Depuis 3 jours, Aznavour passe au Forum : l'Olympia de Mexico, à la seule différence que là comme dans toutes les salles du Mexique : on bouffe. Le Mexicain paie très cher pour voir un bon spectacle (au Forum, 40$ minimum personne) 

Aussi il ne vient pas vraiment pour écouter un chanteur  mais pour qu'on lui fasse plaisir ; il faut lui chanter ce qu'il a envie d'écouter c'est à dire, pour les chanteurs français, toujours la dizaine de rengaines françaises qui on la faveur à Mexico et qu'on réclame aussi bien à Gréco qui vient de passer au "Caminoreal".

C'est ce qui explique ce soir un petit incident commun au Mexique, mais douloureux pour "Monsieur Aznavour" (C'est ainsi que ses musiciens doivent l'appeler..)

Au milieu du récital, devant une salle aux 3/4 vide, un gros mec bourré se hisse sur la scène, attrape Monsieur Aznavour par les épaules, lui prend le micro des mains pour dire :" I faut chanter "C'est si bon" et, fort à l'aise sous les projecteurs, attend qu'il s'exécute.

Toutes les petites françaises, les inconditionnelles du grand Monsieur, qui draguent sec les musiciens (plus le chanteur est en vogue, plus ses musiciens ont des tickets).... toute la mangeoire, donc, frémit sous l'insulte mais pas un garçon ne fait descendre l'empêcheur de chanter en rond, c'est trop intéressant, et risqué... !

Un silence lourd s'installe, puis Monsieur Aznavour, inspiré, reprend le micro : " Je ne me permets jamais d'entrer chez les gens sans y être invité et j'entends que chez moi, on fasse de même. S'il y a quelqu'un ici qui puisse traduire pour ce monsieur..."

Il pose violemment le micro (aïe ! ) sur une table et croise les bras, David tourne le dos à Goliath, qui a un sérieux coup dans l'aile, quitte la scène en marchant sur les tables ; les projecteurs ne le suivent pas mais les regard, si. Goliath glisse sur une nappe et la table s'écroule avec lui... Monsieur Aznavour enchaîne ; les fans commentent, subjuguées, étourdies d'admiration devant le savoir faire du maître, indignées par la tenue "inconcevable" du grossier personnage. Marquet, l'imprésario, s'agite dans les coulisses, on en reparlera !


Un anniversaire mémorable.

18 juin 69   :  Ce soir tous les fidèles du Grand Charles sont là, prétexte à gueuletons, rencontres, ronds de jambe, politesses, madame, je suis très heureux, il y avait si longtemps, oh pardon, encore un petit verre, une telle occasion, vous vous souvenez ? Vous pensez, ah ! on vieillit, et les affaires ?

Vous connaissez la dernière, attention ! voilà votre champagne. J'ai trop bouffé et vous mon cher, Henri a grossi mais ça lui va bien... On se fait inviter pour une langouste qu'on n'a pas le temps de bouffer...

On est très demandés ce soir, trois fois " La Madelon ", en avant pour la marche  "Alsace-Lorraine"  " Excusez, gentes personnes, si je ne la connais pas, j'étais pas née…"

Philou est en train de chanter "La Java Bleue" pour une rondouillarde  éméchée ; la secrétaire de l'Association des amis du général, extra-plate et extra-correcte, recueille les signatures pour la lettre qui sera envoyée à  Colombey  pour qu'il se sente pas trop seul..

Au son de "La Madelon", j'ai vu ses yeux se mouiller, oh ! discret. Il est debout dans un coin, timide et grisonnant ; on peut toujours être propre quand on est pauvre, son col élimé et son complet désassorti le sont ; il jette un regard bleu sur l'assistance bruyante. Il y a une tendresse dans son regard qui me fait honte pour eux, pour moi aussi peut-être. " Qui c'est ?  - Oh celui là, il est bien gentil le pauvre, c'est le Père Fallère."


   Le Père Fallère...

Bouteille essuie ses mains et court vers les cuisines ; c'est le coup de feu, le père s'avance vers nous en pressant de grosses pattes aux ongles cassés. " Vous savez, ça m'a fait quelque chose, il y a si longtemps — Vous êtes  ici depuis longtemps ? - Un bout de temps, 15 ans, je crois, j'ai une petite paroisse au nord d'Insurgentes, tout le monde dit que c'est dangereux, mais je ne crois, ils me supportent bien, bien sûr il n'y a pas tellement de monde à la messe mais ils me connaissent tous, ils me parlent, ils m'invitent chez eux et c'est encore mieux vous savez... "Mon père, mon père, j'ai un petit colis pour vos protégés ! " Happé par une vieille, il disparaît… Cette cohue lui va si mal…


On est dépassés...!

Le ton a encore monté, un petit vieux congestionné brandit ses couverts en hurlant : "Sambre et Meuse!" complètement dépassé par ses voisins qui scandent des chansons paillardes… !  Un autre : " Mais on n'entend plus les chanteurs… !!

La table entonne virilement "Caroline la putain". Bouteille passe sa bouille ronde par la porte des cuisines, il agrippe sa femme : "Doucement, y'a des voisins… et je tiens à pouvoir renouveler le bail ! alors du calme, mollo, vous voyez bien que je suis en cuisine ! - Mais qu'est-ce que tu veux, Georges, avec tout ce qu'ils boivent !

- T'en fais pas, ça va nous faire une bonne soirée, tu verras la caisse.- Y'a qu'à arrêter la musique, dis aux petits chanteurs que ça suffit, j'veux pas avoir d'histoires, moi ! Sylvie va me chercher des verres et que ça saute !


Et pourquoi pas le Venezuela ? 

Il fait lourd, en attendant l'averse quotidienne à 6h du soir, on se traine le long des murs pour chercher la fraicheur. La forme d'Acapulco s'est envolée et pour chanter le soir, c'est dur ; au bout de 15mn, je m'étouffe, plus je respire et moins j'ai d'oxygène : l'altitude. Philou  tient mieux le coup mais pas des masses !

Le téléphone sonne... " Eh ! Bernard, qu'est-ce que tu fous ? Caracas ? Tu parles que ça nous botterais... Une semaine de télévision ? Tout ce que tu veux pourvu qu'on décolle de ce bistro ! Cette fois, on pense sérieusement à mettre les bouts, ça sent la cavale.

Dans une semaine, la réponse OK ?... - Dépêche toi car notre contrat va bientôt se terminer et refaire tout le cirque avec la Anda..."


Deux jours plus tard...

"Alors Bernard, comment ça va ? ... Quoi ?... Ça marche pas pour Caracas ? La merde, qu'est-ce que tu comptes faire ?...Mazatlan, oui on connait, à partir du 15 juillet ? Quand t'auras la réponse ?...Bon, bon, on attend, on s'énerve pas."


Les musiciens d'Aznavour étaient là...

Tous les anciens potes de Philou , surtout le pianiste Alain  Giüu qui faisait souvent les remplacements du "fantasque Eddie Bernard" au Slow-Club !

Alain nous a aménagé une entrevue "par hasard" avec Guy Latraverse dans la loge du petit Charles. On s'attendait à voir un type important, grisonnant, pressé...

Monsieur Latraverse serait le plus grand imprésario du Canada français, celui qui fait venir Aznavour et toutes les têtes d'affiches et, par la porte... se faufile, menu, un jeune minet à dentelles, complet cintré et cheveux longs, la voix douce et engageante.

D'emblée, on n'hésite pas : "Croyez-vous que les vieilles chansons françaises, ça marcherait au Québec ? - Bien sûr ! - Et si on débarquait au Québec, croyez vous qu'on trouverait facilement du boulot ?

- Pas de problèmes,avec votre répertoire vous pouvez vous produire à Montréal dans les "boîtes à chansons" et dans les "pubs" de toute la "Belle province", tenez ,voici ma carte, si vous passez, venez me voir..., je pourrais vous loger au besoin."

Il griffonne un numéro de téléphone, puis un deuxième et un troisième, : le bureau, l'appartement, et la maison de campagne. Ça nous laisse rêveur, on imagine Johnnie Stark nous filer le numéro de téléphone de son bureau, de sa maison et celui de sa villégiature...! Avant de nous quitter, il sort un papier à entête et nous signe une lettre de recommandation !


15 guy latraverse corrigee

Plus tard, ce papier nous ouvrira la porte de la "Belle Province". Avec tout notre matériel... considérés comme professionnels par les douaniers et sans visas de travail, Sans l'intervention de Guy à la douane, on serait peut-être encore dans la zone tampon entre les USA et le Québec ! ! ! 

Merci Guy. de nous avoir hébergé dans ta maison de campagne pendant 15 jours.


L'affaire est dans le sac, il n'y a plus à hésiter : Caracas,  Mazatlan, fini ! Et la voiture qu'on voulait acheter à la frontière avant le prochain contrat, on l'achètera mais pour se tirer. Surtout qu'un canadien rencontré chez Bouteille nous a affirmé qu'à Montréal la saison c'est de juin à Septembre ; en octobre la plus belle saison, "l'été des indiens", le mois où les érables s'allument, jaune , rouge, vert, rouille, c'est trop, c'est trop !

"Philou, c'est décidé, ils n'auront pas notre peau puisqu'on s'en va ... On se tire... "


Ultimes embrouilles... 

 Une pluie de mousson, les éclairs, le tonnerre et tout le bastringue. 6h du soir. La voiture de Louis et Madeleine nous attend devant chez Bouteille, tout le matériel à embarquer.

Les garçons venus nous dire au revoir obstruent  le passage en se gondolant, se poussant du coude. Pas un pour nous donner un coup de main, les salauds, quand y'a pas de pourboire...vous en faites pas, on se tire les mecs et pour de bon, parce que nous  les manana , momentito, ahorita, raz le bol !

Un baffle vient de tomber dans la rigole gonflée d'eau, les garçons sont écroulés de rire, on est trempés ! La voiture démarre ; le vieux break a des essuie-glaces dont la vitesse est en rapport avec celle du véhicule ; comme il y a des embouteillages dingues, on y voit rien.

" Elle arrive c'te gare ? - Ecoute Philou, t'affole pas comme ça, ce n'est que demain que vous prenez le train !


Gare centrale de Mexico .

On grelotte, trempés dans le grand hall. "Là, c'est la consigne..." Le plus dur est fait. Derrière le comptoir, deux employés : le premier griffonne mollement de la paperasse, le deuxième joue de la guitare, la chaise en équilibre, un troisième, accroupi, attend les colis pour les cercler de fils de fer.

Personne ne bouge. "Por favor ? - Que pasa ? - Que pasa ?, las maletas ! - No son maletas. - Comment ce ne sont pas des valises ?? Philou s'énerve...- Son de madera. - Elles sont en bois, et alors ? - Solo las maderas, las maderas, no - Et si ça me plait à moi d'avoir des valises en bois !

- N'insistes pas Philou..." Nos huit mois de Mexique nous ont appris une chose : frapper plus haut. " Attends-moi, je reviens . - Où tu vas ?..

Je traverse le hall qui est immense. Ah les bureaux. " El jefe de estation por favor." - El jefe, pues, no se, quizas mas tarde..." Je me frappe pas, je cours au bureau d'information puisqu'il y en a un planté en plein milieu de la gare. " El  jefe de estation por favor. - El jefe ?...pero no hay ninguno jefe.

Comment, pas de chef de gare, il me montre les bureaux d'où je viens, il ne sait rien. Je rebondis sur les bureaux, n'importe qui mais un responsable. Grand conciliabule dans les bureaux pour me proposer finalement un chef de train. Pourquoi pas ? 

"Ah! mais c'est qu'il est actuellement sur les quais !

- Envoyez le chercher...". Quelques 20 minutes pus tard pour le ramener ! " - Ah senior, je vous cherchais partout, il faut absolument que vous m'aidiez.

- Que  pasa ? - Ils ne veulent pas enregistrer mes bagages. -Vamos a ver, senorita. Sur les lieux, les deux valises étiquetées et le matériel en attente. Le chef de l'enregistrement est arrivé, je vois son air furieux à la vue du chef de train, une affaire qui lui échappe. En 2 minutes, l'affaire est réglée. Je grimace des "gracias" à mon sauveteur qui porte la main à sa casquette . " Para servir le ! "


Bilan mexicain :

Huit mois de Mexique, un répertoire de quelque 30 chansons, de la publicité, une centaine de photos 19-24, 1000 dépliants  gracieusement  imprimés au plus juste prix par l'imprimerie  du  journal français de Mexico. Merci Deloffre ! Une centaine de photos format carte postale, une bonne adresse avec recommandation d'un impresario de Montréal, 1200 U.S. $  d'économie, un matériel en bon état, un moral du tonnerre, la tête pleine de projets, attablés dans le wagon-restaurant autour d'une petite bouteille de rouge mexicain, on se congratule. En route pour le Texas, avec l'achat d'un vieux minibus à Laredo... et, direction Montréal !


Suite dans la page :

Vers le Québec

 

 

Qu'est devenue Francine ?

La   communauté   spirituelle   d'Osho"    préalablement  nommée   " Bahgwan  Shree Rajneesh "        a  fait  scandale  dans les médias,    dans les  années  70 - 80. Cover 50 copie Depuis la diffusion sur Netflix, le 16 mars 2018, de "wild Wild Country, son héritage est à nouveau durement controversé. L'auteure, qui vécut dans ce ferment spirituel de 1976 à 1990, relate dans "Toutes les couleurs du soleil levant" sa propre expérience. Une autre facette faisant ressortir beauté, amour, la portée  universelle de cette alternative spirituelle ainsi que la profondeur des enseignements du maître. Un témoignage direct et sans compromis de cette aventure bouillonnante, titanesque et passionnée entre l'Inde et l'Etat d'Orégon, aux USA. Francine seul eberlin

 

 

 

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